Mieux consommer : le Nutri-Score et le Planet-Score au service des consommateurs

Acheter un yaourt, un plat préparé ou un paquet de céréales n’a jamais été un geste aussi informé qu’aujourd’hui. Depuis plusieurs années, les étiquetages nutritionnels et environnementaux se multiplient sur les emballages, pour aider les consommateurs à faire des choix éclairés. Parmi eux, le Nutri-Score, mis en place en France dès 2017, s’est imposé comme un repère central pour la santé publique. À ses côtés, un nouveau venu gagne du terrain : le Planet-Score, un indicateur de l’impact écologique des produits alimentaires.

Ces outils visent le même objectif : permettre au consommateur de reprendre le pouvoir sur sa consommation, en toute transparence. Décryptage de ces dispositifs devenus incontournables… et des nouvelles évolutions à connaître.

Le Nutri-Score : un repère nutritionnel mis à jour en 2025

Le Nutri-Score est aujourd’hui affiché sur des milliers de produits dans les supermarchés français et européens. Il classe les aliments de A (meilleure qualité nutritionnelle) à E (moins bonne qualité), à l’aide d’un code couleur allant du vert foncé au rouge. Ce logo est apposé de manière volontaire par les marques, mais il est devenu un outil de référence, notamment en Belgique, en Espagne, en Allemagne ou encore en Suisse.

Pourquoi une mise à jour était nécessaire ?

En mars 2025, un nouvel arrêté est venu modifier l’algorithme de calcul du Nutri-Score. L’objectif ? Le rendre plus précis, plus cohérent avec les recommandations nutritionnelles actuelles et surtout, plus harmonisé à l’échelle européenne.

Un Français sur deux est en surpoids ou obèse : c’est un problème de santé publique majeur. Selon une étude publiée en juillet 2024, les dispositifs d’étiquetage comme le Nutri-Score, associés à d’autres politiques (taxation des sodas, restrictions sur la publicité), figurent parmi les outils les plus efficaces pour améliorer les choix alimentaires des citoyens.

Les nouveautés du Nutri-Score version 2025

La réforme du Nutri-Score ne bouleverse pas le système mais l’affine sur plusieurs points essentiels :

  • Les huiles végétales bénéfiques comme l’huile d’olive, de colza ou de noix passent de C à B, valorisant leurs bons lipides.
  • Les poissons gras riches en oméga-3, comme le maquereau ou la sardine, voient leur score s’améliorer.
  • Les féculents complets (riz brun, pain complet) sont mieux distingués de leurs versions raffinées.
  • Les produits très sucrés ou très salés sont désormais plus sévèrement notés. Un muesli sucré noté A auparavant pourrait descendre à C ou D.
  • Les boissons édulcorées (type sodas light) sont reclassées vers les catégories C à E, contre B auparavant, pour dissuader une substitution systématique au sucre.
  • Les laits, yaourts à boire ou boissons végétales sont désormais évalués selon une grille spécifique, facilitant les comparaisons entre produits similaires.

Un logo “nouveau calcul” est prévu sur les emballages pour signaler cette mise à jour. Les marques ont jusqu’à mars 2027 pour se mettre en conformité.

Le Planet-Score : pour une consommation bonne pour la santé… et pour la planète

Si le Nutri-Score aide à faire des choix bons pour la santé, le Planet-Score vise une autre dimension essentielle : l’impact environnemental.

Créé en France par l’ITAB (Institut de l’Agriculture et de l’Alimentation Biologiques), avec le soutien de l’ADEME et du CNRS, le Planet-Score se présente sous la forme d’une note de A à E, accompagnée de trois sous-indicateurs :

  • Usage des pesticides : mesure la quantité et la toxicité des produits chimiques utilisés.
  • Impact climat : évalue les émissions de gaz à effet de serre générées par la production.
  • Biodiversité : prend en compte l’utilisation des sols, la déforestation, l’intensité de l’élevage…

Un quatrième critère facultatif, le bien-être animal, est également affiché pour certains produits d’origine animale.

planet-score

Où trouve-t-on le Planet-Score ?

Pour l’heure, le Planet-Score reste un dispositif facultatif, adopté sur base volontaire. On le retrouve :

  • Sur certains produits commercialisés par des enseignes bio ou engagées comme Biocoop, La Vie Claire ou Bonduelle ;
  • Dans des applications mobiles comme Yuka ou QuelProduit (voir ci-dessous) ;
  • Dans des expérimentations locales, soutenues par des collectivités territoriales ou des ONG.

Plus lisible que d’autres systèmes comme l’Éco-Score ou l’analyse du cycle de vie brute, le Planet-Score est salué par de nombreux experts comme l’indicateur le plus crédible et pédagogique à ce jour.

QuelProduit : l’application qui combine Nutri-Score et Planet-Score

Pour faciliter l’accès à ces informations en rayon, l’UFC-Que Choisir a lancé une application mobile gratuite et indépendante : QuelProduit. Disponible sur iOS et Android, elle permet de scanner un code-barres pour connaître la note nutritionnelle et environnementale d’un produit.

Avec une base de données de plus de 450 000 références, elle couvre trois grands univers de consommation :

  • Alimentation : note Nutri-Score, additifs présents, évaluation santé et environnementale.
  • Cosmétiques : analyse des substances allergènes ou indésirables.
  • Produits ménagers : évaluation de la toxicité pour la santé humaine et l’environnement aquatique.

Un outil lisible, pratique et participatif

L’application affiche les résultats sous forme de codes couleur, du vert au rouge, et permet de :

  • Visualiser les additifs et les substances controversées ;
  • Comparer facilement les produits d’une même catégorie ;
  • Recevoir des alertes en cas d’ingrédients à risque ;
  • Découvrir des alternatives mieux notées ;
  • Contribuer à la base de données en signalant des erreurs ou en partageant un avis.

QuelProduit intègre le Planet-Score pour l’alimentaire, ce qui en fait l’un des rares outils tout-en-un à la fois santé + planète. Elle s’inscrit dans une logique d’intérêt général, avec des critères fondés sur la science, sans publicité ni influence des marques.

Une tendance de fond vers plus de transparence

Nutri-Score, Planet-Score, applications indépendantes… : tous ces outils témoignent d’une même tendance forte : reprendre le contrôle sur leur consommation, avec des repères simples, fiables et accessibles.

En parallèle, les politiques publiques renforcent leur engagement. En France, le Nutri-Score a reçu le soutien de plusieurs ministères (Santé, Économie, Agriculture) dans sa réforme de 2025. Quant au Planet-Score, il pourrait devenir la base d’un futur étiquetage environnemental obligatoire à l’échelle européenne, si la Commission européenne tranche dans ce sens.

Vers une double étiquette santé + planète ?

Demain, choisir un produit alimentaire pourrait devenir un acte à double impact : bon pour soi, et bon pour l’environnement. La combinaison du Nutri-Score et du Planet-Score ouvre la voie à une consommation plus éclairée, plus responsable, plus durable.

Et pour ceux qui veulent aller plus loin, des outils comme QuelProduit permettent déjà d’intégrer ces dimensions au quotidien. Manger mieux, consommer autrement, respecter sa santé et la planète : ce n’est plus une utopie, mais un choix à portée de scan.

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